L’exploit historique des Grenadiers ravive l’espoir d’une nation éprouvée et déclenche un vaste mouvement citoyen appelant les autorités à rétablir la sécurité, rouvrir les routes et permettre enfin le retour des matchs en Haïti.
Moins de vingt-quatre heures après la qualification historique d’Haïti pour la Coupe du monde 2026, un mouvement social spontané, puissant et hautement symbolique a émergé : #OuvèPeyiA. Tout est parti d’un message lancé par plusieurs Grenadiers, encore enveloppés de l’euphorie de leur victoire, qui ont profité de leur second de gloire pour adresser un appel clair aux autorités : « Ouvè peyi a ». À travers cette phrase, ils demandent non seulement la reprise des matchs en Haïti, mais aussi la possibilité pour eux de célébrer cet exploit avec la inhabitants, sur le sol de Dessalines.
Sur les réseaux sociaux, ce message a pris une dimension inattendue. Le hashtag #OuvèPeyiA, apparu quelques heures après la qualification, circule désormais massivement, porté par des milliers d’internautes. Il incarne à la fois une revendication, un rappel aux responsabilités des dirigeants, et un espoir collectif de voir le pays sortir de son étau sécuritaire.
Pour beaucoup, cette qualification n’est pas seulement un événement sportif : elle représente une uncommon event de communion nationale dans un pays meurtri par des années de crises politiques, économiques et sociales. Les supporters rêvent de voir les Grenadiers fouler à nouveau le gazon du stade Sylvio Cator, chanter l’hymne nationwide en chœur et célébrer la renaissance du soccer haïtien au milieu de son peuple.
Mais ce rêve se heurte à une réalité brutale. Depuis plusieurs années, Haïti est plongée dans une spirale d’insécurité, avec un territoire, particulièrement la capitale, fragmenté par les gangs. Les grands axes routiers sont contrôlés par des groupes armés, les déplacements sont périlleux, et le easy fait de planifier un événement sportif relève d’un défi logistique quasi insurmontable. En mars 2024, le stade Sylvio Cator lui-même est passé sous le contrôle des gangs, symbole d’une state of affairs devenue hors norme.
Ainsi, derrière le hashtag #OuvèPeyiA, c’est toute une inhabitants qui exprime son ras-le-bol et sa soif de changement. Le Mondial 2026 devient alors un miroir renvoyant l’picture d’un pays qui voudrait se relever, s’unifier, respirer… mais qui reste pris dans un étau.
Si une grande partie de la inhabitants voit dans la qualification un moteur pour retisser le lien nationwide, d’autres observateurs appellent à la prudence. Selon eux, aussi éclatante soit-elle, une qualification à une Coupe du monde ne peut, à elle seule, transformer la réalité d’Haïti. Les décisions à prendre doivent être réfléchies, structurées et dénuées d’émotion pour espérer construire des résultats durables.
Ils rappellent que le soccer, aussi puissant soit-il dans son rôle social et identitaire, ne peut se substituer à une stratégie nationale de sécurité, de gouvernance et de développement. La joie doit donc s’accompagner d’un sens aigu des responsabilités de la half des autorités, qui sont appelées plus que jamais à agir.
La qualification des Grenadiers, acquise le mardi 18 novembre 2025 grâce à une victoire nette 2-0 contre le Nicaragua, marque un tournant historique. Plus de cinquante ans après sa participation mémorable au Mondial 1974, Haïti retrouve la plus grande scène du soccer worldwide. Un exploit d’autant plus retentissant que l’équipe n’a disputé aucun match à domicile depuis environ quatre ans.
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, la violence s’est intensifiée et Port-au-Prince est aujourd’hui contrôlée à 85 % par des groupes armés. Contraints à l’exil sportif, les Grenadiers ont réalisé tout leur parcours qualificatif sur des terrains neutres, loin de leur public. Leur réussite est donc un acte de résilience, un exploit qui transcende le sport et révèle la détermination d’un pays qui refuse de disparaître.
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