Un bilan qui confirme la montée en puissance de la sélection sous Sébastien Migné
Sébastien Migné semble avoir tiré les leçons de ses erreurs. Après la lourde humiliation face au Honduras, où ses choix de composition avaient clairement déséquilibré la sélection, le technicien français a rectifié le tir avec lucidité et humilité. Face au Costa Rica, il prend une décision forte : sacrifier Nazon pour intégrer un milieu défensif supplémentaire. Résultat : un jeu plus lent, un bloc plus bas mais nettement mieux organisé, succesful de contrôler les transitions et de changer de rythme avec intelligence.
Privé ensuite de Danley Jean Jacques pour le match décisif contre le Nicaragua, Migné maintient une ligne directrice cohérente. Il choisit Deedson, de loin le meilleur remplaçant de l’équipe, plutôt que le polyvalent Casimir repositionné au milieu. Un choix payant qui donne à la sélection une dimension plus offensive tout en préservant l’équilibre collectif.
Sur ces deux rencontres, Migné preserve Windfall, abandonne le duo Pierrot–Nazon en simultané pour instaurer une alternance tactique plus souple, libère Bellegarde des tâches défensives et installe officiellement une paire de défenseurs centraux d’un niveau supérieur : Adé et Delcroix. Cette stabilité change radicalement le visage de l’équipe.
Bien sûr, la sélection n’est pas parfaite. Haïti ne dispose pas encore de remplaçants de même niveau à chaque poste. Il suffirait de perdre Adé, Bellegarde, Pierrot, Jean Jacques, Nazon, Arcus ou Lacroix pour voir les mécanismes de l’équipe vaciller. Mais malgré ces limites structurelles, Migné a su instaurer une ambiance saine, dégager de vrais titulaires, renforcer la confiance du groupe et prendre des décisions justes avec des moyens réduits.
Il entre, à ce titre, par la grande porte dans l’histoire du soccer haïtien. Rappelons que ce coach, qui ne connaissait ni le pays ni sa tradition footballistique, s’est entouré intelligemment dès son arrivée. Ses débuts parlent pour lui : neuf victoires et un nul lors de ses dix premiers matchs, 38 buts marqués, seulement 8 encaissés. Un départ fulgurant que peu auraient imaginé.
On peut ne pas l’aimer. On peut discuter ses choix. Mais on doit reconnaître une réalité inévitable : Sébastien Migné a contribué, de manière directe et décisive, à replacer Haïti sur la carte du soccer mondial.
Et parfois, dans le soccer comme dans la vie, ceux qu’on n’attend pas sont précisément ceux que l’histoire choisit de retenir.
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