Le BINUH rapporte 1 247 morts en trois mois en Haïti, dans une violence orchestrée par les gangs et les groupes d’autodéfense.
Entre juillet et septembre 2025, Haïti a connu une nouvelle intensification de la violence armée. Selon le dernier rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), 1 247 personnes ont été tuées et 710 blessées au cours du trimestre. Ces victimes résultent des attaques de gangs, des actions de groupes d’autodéfense et d’opérations menées par les forces de sécurité dans plusieurs régions du pays.
Les gangs continuent d’exercer une pression extrême sur la inhabitants. Ils ont maintenu leur emprise sur de nombreux quartiers de la capitale, tout en étendant leurs opérations vers Kenscoff, Cabaret, l’Artibonite et le Centre. Des attaques meurtrières, notamment à Labodrie où 42 personnes ont été tuées en septembre, illustrent la capacité de nuisance toujours croissante de ces groupes armés. Les activités criminelles vont des fusillades aux extorsions, en passant par des enlèvements et des violences sexuelles.
Parallèlement à ces exactions, les groupes d’autodéfense associés au mouvement « Bwa Kalé » ont également fait de nombreuses victimes. Le rapport indique qu’au moins 150 personnes ont été tuées dans ce contexte, souvent en dehors de tout cadre légal. Dans plusieurs localités, ces groupes remplacent de facto les forces de l’ordre, mais ils sont aussi impliqués dans des lynchages, des exécutions sommaires et des actes d’extorsion contre des civils.
Les opérations des forces de sécurité ont elles aussi causé un lourd tribut. Au moins 700 personnes ont été tuées et 421 blessées lors d’interventions policières et de frappes de drones appuyées par une compagnie militaire privée. Le BINUH souligne que 153 civils figurent parmi les victimes, rappelant la nécessité de respecter les principes de proportionnalité et de safety des non-combattants. Le rapport documente en outre 64 exécutions sommaires attribuées à des policiers, principalement dans la capitale et l’Artibonite.
Cette spirale de violence aggrave une crise humanitaire déjà dramatique. Plus de 1,4 million de personnes sont aujourd’hui déplacées internes, tandis que plus de 1 600 écoles restent fermées dans l’Ouest, le Centre et l’Artibonite. Le système judiciaire, affaibli et sous-équipé, peine à traiter les affaires de corruption, de massacres et de violations graves des droits humains. Face à cette state of affairs, le BINUH appelle l’État haïtien et ses partenaires internationaux à renforcer les establishments, à accélérer le déploiement de la Pressure de répression des gangs et à protéger davantage les populations exposées.
Picture: Maxime Louissaint | Juno7
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