Ouragan Mélissa : le RNDDH pointe du doigt la négligence et l’impréparation de l’État haïtien


Dans un rapport, le RNDDH dénonce des mesures « cosmétiques » et inadéquates face aux ravages de la tempête qui a fait au moins 43 morts et des milliers de sinistrés dans le Grand Sud

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié un rapport sévère sur la gestion par les autorités haïtiennes de l’ouragan Mélissa, dont les pluies torrentielles du 29 octobre ont provoqué des inondations meurtrières dans le pays, principalement à Petit-Goâve et dans le Grand Sud. L’organisation déplore une réponse « inadaptée » et « purement communicationnelle » de l’État, alors que le bilan humain et matériel s’avère catastrophique.

Le RNDDH souligne que quarante-trois (43) personnes ont péri, dont vingt-cinq (25) à Petit-Goâve, commune la plus touchée. Parmi elles, douze étaient des enfants. Des familles entières ont été décimées par la crue soudaine de la rivière La Digue, survenue entre deux et six heures du matin.
Le rapport cite notamment le cas d’Elisson Mercure, qui a perdu ses deux filles de trois et cinq ans, ou celui de Jonathan Cilien et Jacqueline Desroches, dont les quatre enfants ont été emportés par les eaux.

Dans tout le Grand Sud comprenant les départements du Sud, du Sud-Est, des Nippes et de la Grand’Anse des dizaines de communes ont été inondées. Des maisons, écoles et plantations ont été détruites, des routes coupées, et près de 2 000 personnes vivent aujourd’hui dans des abris temporaires.

Le RNDDH souligne que l’ouragan Mélissa n’a pas directement frappé Haïti, mais les pluies qui l’ont accompagné auraient pu être mieux anticipées. Si une alerte nationale avait été décrétée une semaine avant, avec une campagne de sensibilisation, « aucune rivière n’a été curée et aucune inhabitants vulnérable déplacée », regrette l’organisation.

Pour elle, les mesures prises par les autorités relevaient davantage de la communication que de la prévention réelle. « L’intensification de la communication autour de l’ouragan laissait pourtant présager l’ampleur des dégâts », écrit le RNDDH, qui fustige « l’incompétence caractérisée de l’État au plus haut niveau ».

Le rapport apparel aussi l’consideration sur la vulnérabilité particulière des victimes : enfants, personnes âgées et personnes vivant avec un handicap. « Il devient de plus en plus dangereux pour ces catégories de vivre en Haïti », avertit le RNDDH, qui estime que leur déplacement préventif aurait permis d’éviter de nombreuses pertes humaines.

L’organisation s’insurge également contre la décision de l’État d’accorder 250 000 gourdes aux familles des victimes et de couvrir les funérailles. Elle rappelle qu’après l’attaque du 24 décembre 2024 à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, un million de gourdes avaient été octroyées à chaque famille endeuillée.

« La vie n’a pas de prix, mais l’État ne peut pas décider quand une vie vaut plus qu’une autre », proteste le RNDDH, exigeant le même traitement pour les victimes de l’ouragan Mélissa.

L’organisation demande aux autorités d’apporter une help psychologique, financière et médicale aux victimes, de respecter leur dignité et d’élaborer des programmes de relèvement tenant compte de leurs besoins spécifiques.
Elle recommande aussi l’identification des communautés exposées aux inondations et leur déplacement préventif en cas de nouvelles intempéries.

« L’ouragan Mélissa a causé autant de pertes humaines et matérielles à trigger de la négligence et de l’impréparation de l’État », conclut le RNDDH.

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