Texte de Jacqueline Charles paru le 19 juin 2025 dans le Miami Herald sous le titre « Haiti is as dangerous for children as Gaza, UN report shows ». Traduction: Nancy Roc
La violence contre les enfants en a augmenté de près de 500 % l’an dernier, selon un rapport des Nations Unies, plaçant le pays des Caraïbes parmi les endroits les plus dangereux pour les enfants au même titre que Gaza, la République Démocratique du Congo, la Somalie ou encore le Nigéria.
Le rapport « Enfants et conflits armés » publié jeudi soir par l’ONU pointe particulièrement la coalition de gangs armés la plus puissante du pays comme responsable de la montée des violences contre les enfants : meurtres, viols, mutilations dans des attaques coordonnées dans la capitale et au-delà.
Une augmentation stupéfiante de 490 % des « violations graves » entre 2023 et 2024 est relevée. Haïti a été ajoutée pour la première fois l’an dernier à la liste noire des pays qui bafouent les droits des enfants. Le pays se classe désormais troisième rang mondial pour la plus forte development de ce sort de violations, devant l’Ukraine pourtant en guerre.
L’ONU a pu vérifier 2 269 violations graves touchant 1 373 enfants, notamment à Port-au-Prince et dans la région rizicole de l’Artibonite. Violences sexuelles, meurtres, attaques contre les écoles et hôpitaux figurent parmi les exactions. Les principaux responsables : les gangs armés, en particulier la coalition Viv Ansanm, citée pour la première fois dans ce rapport.
En mai, l’administration Trump a désigné Viv Ansanm et un autre gang de l’Artibonite, Gran Grif, comme organisations terroristes étrangères. Si Gran Grif proceed ses activités, il pourrait aussi être inscrit pour les atrocités qu’il commet contre les agriculteurs et leurs familles.
Les violations contre les enfants haïtiens sont « horrifiques », déclare un haut responsable de l’ONU, soulignant que les chiffres vérifiés sont un strict minimal. Les violences sexuelles, notamment les viols collectifs, ont connu une hausse de 35 % à l’échelle mondiale en 2024.
L’intégration d’Haïti dans ce rapport découle de pressions pour reconnaître que la scenario dépasse la easy criminalité. Déjà cette année, plus de 2 600 personnes ont été tuées dans des violences liées aux gangs qui menacent l’effondrement complete de la capitale.
Vérifier de manière indépendante les atrocités ou les opérations policières reste difficile : « Très peu d’informations circulent », indique un responsable de l’ONU, rappelant que l’exercice de vérification n’a commencé qu’en août dernier. Le port est bloqué, l’aéroport worldwide non opérationnel, la frontière fermée.
« Nous ne pouvons pas évaluer pleinement ce qui se passe, mais les données disponibles sont déjà effroyables », a-t-il ajouté.
Au niveau mondial, l’ONU a vérifié 41 370 incidents affectant environ 22 495 enfants. Près de la moitié des violations ont été commises par des groupes armés non étatiques. Les forces gouvernementales sont responsables de la majorité des meurtres, mutilations, attaques contre les écoles et hôpitaux, et du refus d’accès humanitaire.
Ce rapport enregistre le nombre le plus élevé de violations graves depuis près de 30 ans que l’ONU go well with ces données. « Les cris de 22 495 enfants innocents, qui devraient apprendre à lire ou jouer au ballon mais sont contraints d’apprendre à survivre aux balles et aux bombes, devraient nous empêcher de dormir », a déclaré Virginia Gamba, représentante spéciale de l’ONU.
« Nous sommes au level de non-retour », a-t-elle ajouté.
Depuis un an, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur l’escalade de la violence armée en Haïti. Des enfants dès l’âge de 8 ans sont enrôlés, comme guetteurs, incendiaires ou tireurs.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit profondément préoccupé. Il salue la mise en place par les autorités de transition d’un groupe de travail sur la réinsertion des enfants associés aux gangs, mais le rapport soulève des doutes sur la gestion gouvernementale, alors que des mercenaires et drones sont désormais utilisés.
Pendant la période d’enquête, seuls 26 garçons ont été retrouvés en détention, dans des circumstances dures et aux côtés d’adultes, malgré l’ampleur du phénomène.
« Partout sur la planète, on observe le recrutement d’enfants, parfois forcé, parfois volontaire par manque d’alternate options », explique un responsable onusien. « La probabilité est donc très forte que toute power engagée dans une mission de paix ou de stabilisation affronte des enfants. »
Et de conclure: « Nous demandons que les enfants ne soient pas condamnés à mort. En Haïti, ils sont pris dans la spirale de la violence, à la fois victimes et auteurs forcés. Pour nous, toute personne de 0 à 18 ans est une victime. »
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