Jephte Estiverne remporte le Prix Amaranthe 2024 de C3 Éditions pour son recueil de poésie.
La 6e édition du Prix Amaranthe, organisée par C3 Éditions, a une fois de plus honoré la littérature haïtienne en récompensant deux voix émergentes : Thélyson Orélien dans la catégorie Fiction pour Le rêve de la mer Noire, et Jephte Estiverne dans la catégorie Poésie pour son recueil Qu’importe si nos rêves peinent à fleurir. Ce dernier, étudiant à la Faculté de linguistique appliquée (FLA), a accordé une interview à Juno7 dans laquelle il partage les coulisses de cette reconnaissance et sa imaginative and prescient de la poésie.
Modeste et lucide, Jephte confie n’avoir initialement pas voulu participer au concours. C’est sous l’impulsion de son ami Marco Saintima, puis encouragé par Smeev Jerry, Geordany Fleurilus et Joslin Jean, ses collaborateurs de Mirebalais, qu’il se décide à tenter sa probability. Aujourd’hui, il savoure cette distinction qu’il qualifie de « prix très convoité », tout en reconnaissant le poids de la responsabilité qui l’accompagne.
Dans Qu’importe si nos rêves peinent à fleurir, Jephte discover des thèmes puissants : honneur, amour, rage, riot, oubli… Autant de réalités émotionnelles qu’il traverse sans fard. Pour lui, « la parole d’un auteur s’arrête à la dernière web page de son livre », préférant laisser son texte parler de lui-même.
Si tout ce qui vit peut devenir supply d’inspiration, certains thèmes lui tiennent particulièrement à cœur : la famille, l’exil, les inégalités, la situation féminine. Son écriture, nourrie de sensibilité et de vécu, vise d’abord à toucher son propre cœur avant d’atteindre celui du lecteur.
Contrairement à certains auteurs disciplinés, Jephte écrit « quand ça vient », souvent dans des moments de bouleversement ou de lecture intense. Il se dit succesful d’écrire en pleine foule, dans le vacarme, sans attendre une atmosphère calme et idéale. Pour lui, « l’écriture nous appelle, l’inverse n’est pas strictement potential ».
Parmi les auteurs qui l’influencent, il cite des figures majeures telles que Lyonel Trouillot, Jean D’Amérique, Makenzy Orcel, Gaël Faye, Christian Bobin, Hélène Dorion ou encore Philippe Jaccottet. Le prix reçu ne bouleverse pas son parcours prévu, mais il en reconnaît le potentiel à ouvrir des portes et à créer des opportunités nouvelles.
À la query de savoir si la poésie peut encore transformer les consciences, Jephte reste mesuré. Face aux urgences et au chaos contemporains, il doute de la portée directe de la poésie, mais proceed de croire à sa contribution symbolique, intime, lente mais réelle.
Pour les jeunes plumes qui aspirent à s’exprimer, il délivre un message clair : « Lire. Tout lire. Lire sans modération. » Une self-discipline indispensable pour nourrir sa propre voix et grandir dans l’écriture.
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