La révélation de l’ascendance caribéenne du pape Léon XIV secoue l’opinion : des recherches récentes mettent en lumière ses origines haïtiennes du côté maternel et ses liens créoles en Louisiane. En effet, son grand-père maternel est né à Port-au-Prince en Haïti, tandis que ses grands-parents maternels ont grandi dans le 7e quartier de la Nouvelle-Orléans, bastion historique de la tradition créole. Ce métissage inédit fait de Léon XIV un symbole vivant de la diversité de l’Église catholique.
Des origines haïtiennes confirmées
Selon une enquête du Instituto Dominicano de Genealogía (l’Institut Dominicain de Généalogie) relayée par N Digital, Joseph Nerval Martínez, grand-père maternel du pape, est né à Port-au-Prince, Haïti, le 8 janvier 1864. Les paperwork d’archives officiels confirment cette filiation . Cet Haïtien d’origine était fils de migrants jamaïcains (James Martínez et Rosa Ramos) et épousa en 1887 à la Nouvelle-Orléans Louise Baquié, une jeune créole de 19 ans. De leur union est née Agnes Mildred Martínez Baquié, la mère du pape, née dans l’Illinois en 1911. La famille de Mildred Agnes Martinez a des racines diversifiées, mêlant des origines créoles, françaises, cubaines et guadeloupéennes, ce qui reflète la riche histoire des migrations et des métissages culturels en Louisiane et dans le sud des États-Unis
Comme le souligne N Digital, cette enquête apporte une nouvelle dimension à la biographie du pape Léon XIV, « en reliant sa lignée maternelle directement à la nation caribéenne d’Haïti ». En Haïti même, on se réjouit de cette filiation inattendue. Le gouvernement haïtien a ainsi adressé ses « plus sincères félicitations au nouveau pape, évoquant son « ardent espoir » que son règne soit marqué par la paix, la fraternité et la justice pour tous les peuples.
Un héritage créole en Louisiane
Les investigations généalogiques mettent également en évidence des racines créoles en Louisiane. El País word que « le nouveau pape Léon XIV n’est pas seulement Américain et Péruvien, il a aussi des racines créoles provenant de la ville de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane.» Le cardinal Prevost a effectivement hérité de la tradition créole de sa mère. Un historien native, Jari Honora, a retracé la lignée maternelle jusqu’au 7e district de la Nouvelle-Orléans, ancien « enclave historique de la tradition créole ». Les archives révèlent que les grands-parents maternels, Joseph Martínez et Louise Baquié, ont vécu au moins dix ans dans ce quartier traditionnellement catholique. Ils s’y sont mariés en 1887 à la chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur de La Nouvelle-Orléans.
Ces registres indiquent aussi l’appartenance de la famille à la communauté créole de couleur. Le généalogiste Jari Honora a insisté pour le The New York Times : « Joseph Martínez et Louise Baquié étaient des personnes de couleur, sans aucun doute » rappelant que les recensements de l’époque les décrivaient comme « black » (noirs). De fait, un article du Times of India (NYT News Service souligne que «Robert Francis Prevost… est descendant de personnes créoles de couleur de La Nouvelle-Orléans, établissant clairement le lien avec la riche expérience catholique noire américaine.
Après leur mariage, Joseph et Louise se sont installés à Chicago, où naquit Mildred Martínez (mère du futur pape). La filiation créole et haïtienne de Léon XIV se retrouve donc dans cette trajectoire familiale afro-américaine. Bien que la famille n’ait guère évoqué ses origines — d’après les frères Prevost elle ne se disait pas « noire » — la découverte de ces racines fait désormais partie de son récit biographique.
Un pontificat symbole de diversité
Cet héritage caribéen fait du pontificat de Léon XIV un puissant symbole d’inclusion. Premier pape issu des États-Unis et de surcroît d’ascendance adricaine et caribéenne, il illustre à lui seul la vocation mondiale de l’Église. Polyglotte, il parle couramment l’anglais, l’espagnol, l’italien et le français, ce qui lui permet de communiquer directement avec les fidèles latino-américains et antillais. Son parcours missionnaire de longue date en Amérique latine (notamment au Pérou) et sa double nationalité (américaine et péruvienne) l’attachent aux deux rives de l’Atlantique.
La prise en compte de ses racines créoles et haïtiennes souligne aussi la place des catholiques noirs dans l’histoire de l’Église. Comme le word l’histien Jani Honora, « cette découverte n’est qu’un rappel supplémentaire de la manière dont nous sommes tous entremêlés en tant qu’Américains… J’espère qu’elle mettra en lumière la longue histoire des catholiques noirs, libres et esclaves, dans ce pays, qui inclut la famille du Saint-Père » Pour de nombreux observateurs, le pape Léon XIV devient ainsi une « lumière vivante » sur la diversité culturelle du catholicisme américain et caribéen.
Nancy Roc, le 10 mai, 2025
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