Installé le 25 avril 2024 pour améliorer la situation, le CPT n’a fait que constater l’aggravation de la crise après un an


Un an de transition, un an de désillusion : le CPT face à l’échec de sa mission en Haïti.

Cela fait exactement un an que les neuf membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ont prêté serment pour prendre la route de l’État haïtien, après le départ du Premier ministre Ariel Henry. À l’époque, cette nouvelle gouvernance, fruit d’un consensus politique et diplomatique, suscitait de nombreux espoirs dans une nation à bout de souffle. Un an plus tard, le constat est sans appel : le CPT a échoué dans sa mission.

À peine installés, les membres du CPT, présidé tour à tour par Edgard Leblanc Fils, Leslie Voltaire, et actuellement Fritz Alphonse Jean, avaient annoncé trois priorités claires : ramener la sécurité dans le pays, favoriser le retour des déplacés internes, et organiser des élections avant février 2026. Cependant, les faits parlent d’eux-mêmes : l’insécurité s’est amplifiée, les déplacés se comptent par centaines de milliers, et les situations d’organisation d’élections crédibles paraissent aujourd’hui hors d’atteinte.

Depuis l’arrivée du CPT, la carte de l’insécurité s’est redessinée au rythme de la development des gangs armés. Des zones entières, autrefois habitées et dynamiques, comme Solino, Nazon, Delmas 30, Mirebalais ou encore Saut-d’Eau, sont tombées sous leur contrôle. Certains quartiers, désormais désertés, témoignent de l’échec cuisant des autorités à reprendre le contrôle du territoire nationwide. À Port-au-Prince, plus de 80 % de la ville serait aujourd’hui sous domination de groupes armés, selon les rapports de diverses ONG.

Le centre-ville, cœur économique et administratif du pays, est devenu pratiquement inaccessible. Tandis que les hauteurs de Delmas, Pétion-Ville et Canapé-Vert demeurent des bastions encore relativement épargnés, ils accueillent désormais un afflux massif de déplacés internes, ou certains d’entre eux vivent dans des situations précaires et inhumaines.

Malgré de nombreuses promesses et la nomination successive de deux Premiers ministres : Garry Conille, puis Alix Didier Fils-Aimé, aucune réforme tangible n’a été concrétisée. La inhabitants, toujours livrée à elle-même, endure la faim, l’insécurité permanente et l’incertitude totale quant à l’avenir. Le désespoir gagne du terrain, tout comme la méfiance vis-à-vis des dirigeants.

Des élections de plus en plus hypothétiques

Alors que la date symbolique du 7 février 2026 à laquelle le CPT est censé remettre le pouvoir à des élus issus des urnes approche, nombreux sont ceux qui doutent qu’un quelconque scrutin puisse se tenir. Remark envisager une campagne électorale dans un pays où les candidats, les électeurs et les establishments ne peuvent circuler librement ? Où les bureaux électoraux potentiels sont situés dans des zones contrôlées par des groupes armés ?

Le premier anniversaire du CPT sonne comme une alarme. Non seulement le Conseil n’a pas su enrayer la descente aux enfers d’Haïti, mais il a également contribué à accentuer la méfiance de la inhabitants envers les establishments de transition. Dans un contexte de crise multidimensionnelle, sécuritaire, humanitaire, économique et politique, l’absence de résultats concrets constitue une faute grave.

Les neuf membres faisant partie du Conseil présidentiel de transition sont: Fritz Alphonse Jean, Smith Augustin, Edgar Leblanc Fils, Emmanuel Vertilaire, Laurent Saint-Cyr, Leslie Voltaire, Régine Abraham, Frinel Joseph et Louis Gérald Gilles.
Installé le 25 avril 2024 pour améliorer la situation, le CPT n'a fait que constater l'aggravation de la crise après un an

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