Ronald Gabriel analyse la résilience du secteur financier haïtien et les mesures de la BRH pour preserver la stabilité du système bancaire
Le gouverneur de la Banque centrale, Ronald Gabriel, dans le cadre des “Lundis du CReGED” le lundi 10 février à l’Université Quisqueya, est intervenu sur le thème : « Résilience du secteur financier haïtien : les éléments d’analyse ». À cette event, l’économiste a exploré en profondeur les défis et views du système financier haïtien.
Lors de sa prise de parole, il a dressé un panorama du système financier régulé par la BRH, présenté le profil du PIB réel haïtien, et le revenue réel du système bancaire. Il a également parlé de la stabilité du système bancaire en période de crise et de sa capacité à absorber les chocs.
En termes de taille, les banques représentent environ 90% de l’actif whole du système financier. L’économie haïtienne (PIB réel) a connu une évolution moyenne négative de 0,4% sur les 10 dernières années avec 6 années consécutives de contraction (de 2019 à 2024), a-t-il affirmé.
Monsieur Gabriel a fait savoir que, sur la même période, les income nets réels du système bancaire ont en moyenne crû de 2,3%, avec toutefois 3 années consécutives de recul (2022 à 2024). Toujours sur la même période, en se basant sur l’IPC, les income nets réels du système bancaire ont en moyenne crû de 2,8%, avec toutefois 3 années de development négative consécutives.
Le numéro 1 de la Banque centrale a ensuite indiqué que, pour certaines années de contraction économique, le système bancaire a connu des baisses de income réels, mais il a su faire preuve d’une certaine résilience. Toutefois, en 2016 et 2017, on a connu des années exceptionnelles avec des income extraordinaires résultant de la vente de filiales non bancaires par certaines banques.
L’économie ne peut se porter bien dans les moments de pressure politique et sociale ou de crise sécuritaire comme celle que l’on connaît à présent. Ronald Gabriel a illustré ces propos sur la stabilité du système bancaire en indiquant qu’en périodes de fortes turbulences socio-politiques à impacts négatifs sur l’économie, l’indice de stabilité du système bancaire s’est replié. « En périodes de fortes turbulences socio-politiques à impacts négatifs sur l’économie, le système a pu absorber les chocs et garder une assise financière (coussin de fonds propres vs whole actif) au-delà du minimal adéquat (5%). Cette assise garde une tendance moyenne haussière au cours des 20 dernières années », a-t-il dit.
En ce qui concerne la capacité du système bancaire à absorber les chocs, le gouverneur a souligné que le niveau de liquidité des actifs du système est structurellement élevé. Le ratio de liquidité a affiché une tendance haussière et gardé une moyenne de 54% au cours des 5 dernières années. Cependant, il reconnaît qu’au cours des 5 dernières années de crise socio-politique, le taux de transformation des ressources en crédit est en baisse proceed au revenue des autres actifs productifs d’intérêt (bons et autres placements) moins risqués. Cela a permis d’estomper l’effet négatif sur les revenus des banques.
Par ailleurs, il a mis en avant certaines mesures de la BRH visant à préserver la stabilité du système bancaire, comme celles concernant les moratoires sur le crédit, qui ont contribué à un ralentissement du taux de prêts improductifs des banques ; un allègement des expenses de provision pour mauvaises créances en est résulté et, conséquemment, une réduction de l’ampleur de la baisse de efficiency qu’auraient enregistrée les banques en ces périodes de détérioration de l’environnement des affaires.
Il a indiqué aussi que l’exigence du respect d’un coussin de fonds propres additionnels pour pouvoir distribuer des dividendes à la fin d’un exercice fiscal contribue à renforcer l’assise financière des banques et à assurer une certaine stabilité du système au cours des périodes de chocs.
À lire aussi :
Haïti et le Mexique renforcent leur coopération pour la safety des migrants haïtiens