Une intervention musclée à Croix-des-Bouquets met fin aux préparatifs de Lanmò san jou, marquant un coup d’arrêt à la provocation du groupe armé 400 Mawozo.
Les forces de l’ordre dont l’UDMO, la part des engins lourds de la PNH ainsi que la MMSS ont lancé le samedi 8 février une opération d’envergure dans la commune de la Croix-des-Bouquets, fief du gang 400 Mawozo, dirigé par Wilson Joseph, alias « Lanmò san jou ». Cette intervention intervient après l’annonce par ce dernier de l’organisation de défilés carnavalesques les 8 et 9 février, une initiative perçue comme une provocation à l’égard de l’autorité de l’État.
La coalition « Viv Ansanm » considère cette volonté d’organiser un carnaval comme une tentative de défier ouvertement l’État incapable de rétablir la paix dans plusieurs zones contrôlées par des gangs. Lanmò san jou avait fixé les règles de participation à l’événement by way of les réseaux sociaux, suscitant l’inquiétude des habitants et des observateurs.
En réponse, la Police nationale d’Haïti avait mené une intervention musclée dans les zones de carrefour Marassa et ses environs. Des tirs nourris ont retenti jusque dans les zones avoisinantes, témoignant de l’intensité des affrontements. Les unités spécialisées ont saisi un générateur destiné à alimenter le char carnavalesque de Lanmò san jou, détruit des barricades et des stands, et mis fin aux préparatifs de l’événement.
Selon des sources locales, Lanmò san jou et ses acolytes ont pris la fuite sous les tirs des forces légales. La police a partagé des photos de l’opération sur sa web page Fb, montrant des scènes de tirs, des stands démolis et la saisie du matériel. À ce jour, aucun bilan officiel n’a été communiqué concernant le nombre d’individus interpellés ou neutralisés.
La commune de Croix-des-Bouquets, sous l’emprise du gang 400 Mawozo depuis des années, est le théâtre de violences récurrentes qui ont poussé de nombreux habitants à fuir, abandonnant leurs maisons. Cette intervention marque un tournant dans la lutte contre l’insécurité dans la région, mais soulève également des questions sur la capacité des autorités à rétablir durablement l’ordre dans cette zone fortement gangrenée par les groupes armés.
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