La mobilité urbaine constitue un défi majeur dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. L’augmentation proceed du parc car, l’absence de planification adaptée et le contexte sécuritaire exercent une pression constante sur le système de transport public et privé, rendant les déplacements quotidiens de plus en plus complexes pour les usagers des tronçons de routes en très mauvais état.
La croissance démographique non planifiée de l’aire métropolitaine a profondément modifié les flux de la circulation. Au fil des années, des communes comme Delmas, Pétion-Ville et Tabarre se sont imposées comme des zones de transit majeures, sans que les infrastructures routières ne soient adaptées à cette évolution. Les axes principaux supportent aujourd’hui un quantity de trafic largement supérieur à leurs capacités initiales.
À cette réalité structurelle s’ajoute l’affect de l’insécurité. La fermeture progressive de certains quartiers et la relocalisation de populations vers des zones perçues comme plus sûres ont déplacé les pôles de mobilité. Ces mouvements accentuent la saturation de certaines routes, en particulier aux heures de pointe, tout en désorganisant les circuits habituels du transport public.
Un transport public fragmenté et peu régulé
Le transport collectif se fait essentiellement dans des tap-taps, des autobus privés et des motocyclettes, opérant sans coordination centralisée. L’absence d’horaires fixes, de couloirs réservés ou de factors d’arrêt clairement définis contribue à la désorganisation générale du système. Les conducteurs adaptent leurs trajets en fonction de la congestion ou des circumstances sécuritaires, ce qui rend les déplacements imprévisibles pour les passagers.
Le manque de régulation se manifeste également par un stationnement irrégulier et une occupation non contrôlée de la chaussée, réduisant encore la fluidité du trafic. Dans plusieurs zones, l’absence ou le dysfonctionnement des feux de signalisation complique la circulation et augmente les risques d’accidents.
Les motocyclettes, devenues un moyen de transport privilégié pour contourner les embouteillages, participent elles aussi à la complexité du système. Leur circulation entre les véhicules, souvent sans respect strict des règles de sécurité, contribue à accentuer les tensions entre les usagers de la route.
Des constats similaires ont été relevés par des acteurs du transport urbain et des observateurs institutionnels, qui soulignent l’absence de coordination et de régulation dans la gestion des déplacements au niveau de la zone métropolitaine.
Photograph: Ody Bien-Eugène | Juno7
Des conséquences directes sur la vie quotidienne
Les difficultés de mobilité ont un affect tangible sur la vie économique et sociale. Retards chroniques, fatigue des travailleurs, hausse des coûts de transport et baisse de productivité affectent aussi bien les ménages que les entreprises. Pour certains habitants, se rendre au travail, à l’école ou dans un centre de santé devient un exercice quotidien incertain.
Selon des observations relayées par des acteurs du transport urbain, les périodes de forte affluence fêtes de fin d’année, rentrée scolaire ou jours de marché exacerbent ces difficultés, en l’absence de dispositifs temporaires visant à réguler le trafic.
Les chauffeurs de transport public, quant à eux, évoquent des pertes de revenus liées aux longues heures passées dans des embouteillages. Le temps immobilisé réduit le nombre de trajets effectués, tandis que les dépenses en carburant et en entretien augmentent, dans un contexte économique déjà fragile.
Des réponses évoquées, peu mises en œuvre
Depuis plusieurs années, des propositions visant à améliorer la mobilité urbaine sont régulièrement évoquées : réorganisation des itinéraires, renforcement de la signalisation, augmentation du nombre d’brokers de la circulation ou développement de transports collectifs structurés. Toutefois, la mise en œuvre de ces mesures demeure limitée, freinée par des contraintes budgétaires, institutionnelles et sécuritaires.
Dans l’état actuel, la mobilité urbaine à Port-au-Prince fonctionne davantage de manière réactive que planifiée. Tant que les causes structurelles, insécurité persistante, urbanisation non maîtrisée et insuffisance des infrastructures ne seront pas traitées de façon coordonnée, les difficultés de transport demeureront, avec des répercussions directes sur la qualité de vie des habitants.
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