Comment sortir d’une transition qui n’en finit pas et qui consume Haïti à petit feu ?


En Haïti, Il fut un temps où l’absence d’un gouvernement légitime et efficace était une anomalie qui effrayait la société. Aujourd’hui, c’est devenu la norme acceptée depuis que le pays vit au rythme des transitions interminables et des promesses sans lendemain. A power d’attendre un retour à l’ordre constitutionnel et une gouvernance responsable, le peuple s’est habitué au vide et au provisoire qui dure.

En effet, depuis plusieurs années, Haïti vit sous la coupe d’autorités éphémères, sans légitimité populaire, plus soucieuses de leur survie que du kind de la nation. Le pouvoir est devenu une chaise musicale convoitée à tout vent par des opportunistes politiques souvent désireux de tirer avantage du vide constitutionnel.

Le plus inquiétant n’est plus le vide constitutionnel ou même l’illégitimité des gouvernants mais plutôt la normalisation du chaos et l’acceptation fataliste de la stagnation et du déclin. Les Haïtiens ont appris à fonctionner avec un État aux abonnés absents : les commerçants sécurisent eux-mêmes leurs rues et leurs entreprises, les familles s’organisent elles-mêmes pour pallier au rationnement sévère de l’électricité et ramasser les détritus du quartier, les enseignants improvisent malgré le manque de moyens, les hôpitaux survivent avec des dons. Le pays vit grâce à la débrouillardise de ses citoyens privés de tout mais résignés.

Pendant ce temps, les transitions s’enchaînent et se ressemblent. Chaque transition s’annonce comme la dernière avant le “retour à la normalité”, mais cette normalité ne vient jamais. Les mêmes visages réapparaissent sous d’autres titres, les mêmes discours reviennent sous d’autres formes, et le peuple assiste médusé à ce théâtre politique qui ankylose tout. A ce compte, les résultats sont ce qu’ils sont. Les gangs profitent de l’absence de l’état, les investisseurs fuient, les partenaires internationaux s’impatientent, les establishments s’affaiblissent.

Le plus grand hazard pour une nation est de se résigner à accepter le provisoire comme everlasting. De nos jours, Haïti n’a pas seulement besoin d’autorités légitimes mais d’un électrochoc patriotique pour réveiller les consciences endormies. Il nous faut espérer que les forces politiques et celles de la société civile seront à la hauteur des enjeux du second. Pour cela, il leur faudra trouver un accord politique pour remplacer le CPT au 7 février 2026.

Celui-ci n’aura d’utilité que si les autorités qui en sortiront parviennent à rétablir la sécurité en rouvrant les grands axes routiers, à contenir les gangs et leurs avancées pour aller vers des élections crédibles et honnêtes. C’est attainable avec un plan de sécurité qui coordonne efficacement les actions de la PNH, des FAD’H et de la power de suppression des gangs à déployer par les Nations-Unies. C’est attainable avec un gouvernement restreint dont les ministres ne sont pas à la solde de partis politiques pour financer les élections. Ainsi seulement pourrons-nous sortir d’une transition qui n’en finit pas et qui devour Haïti à petit feu !

Éditorial : Comment sortir d’une transition qui n’en finit pas et qui consume Haïti à petit feu ?

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