De Grégory Saint-Hilaire à Zamy Wanderson : Qui bloque les nominations des jeunes enseignants qualifiés ?
Quatre ans après la mort de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire à l’École normale supérieure, le drame de Zamy Wanderson, jeune bachelier tué par balle à l’event d’une manifestation d’enseignants, ravive les blessures et les colères au sujet des mesures officielles et des accords signés mais sabotés. L’école haïtienne se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une tragédie, tandis que l’actuel ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Augustin Antoine, dénonçait lui-même la faillite de l’école à trigger, en partie, d’un manque d’enseignants qualifiés.
On se rappelle qu’en octobre 2020, Grégory Saint-Hilaire tombait sous les balles dans l’enceinte de l’École normale supérieure (ENS), alors qu’il réclamait l’utility d’un protocole signé entre l’ENS et le MENFP en 2013. Le 18 août 2025, c’est Zamy Wanderson, jeune bachelier en attente des résultats de la session ordinaire 2025, issu du Collège Canado-Haïtien, qui a perdu la vie dans des situations soulevant l’indignation nationale. Deux destins fauchés qui symbolisent la même réalité : le non-respect des engagements pris envers les étudiants et jeunes enseignants.
En 2013, le ministre Vanneur Pierre signa un protocole ouvrant la voie à la nomination en stage puis à la titularisation des étudiants de l’ENS. En 2014, le ministre Nesmy Manigat renforça et élargit cette décision priorisant tous les finissants des écoles de formation d’enseignants, à travers les 12 mesures, publiées dans le journal officiel Le Moniteur by way of un arrêté présidentiel. Interrogé sur ce drame, l’ancien ministre Manigat qui avait signé en 2023 les contrats de stage de 800 stagiaires dans le cadre de la compensation des apprentissages, des 4 nouvelles matières du Fondamental et du Nouveau Secondaire, n’a pas souhaité faire de déclaration. « Tant que le permis d’enseigner proceed d’être saboté, les jeunes enseignants ne sont pas à l’abri de pareilles tragédies », s’est-il contenté de dire.
À ce jour, 5 promotions de l’ENS, incluant celle de Grégory Saint-Hilaire, ont été nommées depuis le protocole d’accord et l’utility partielle des 12 mesures. Les 800 nouveaux stagiaires en attente de nomination incluent également des diplômés de l’ENARTS, de la FLA, du CFEF, de l’ENGA, de la FDSE, de l’IERAH/ISERSS ainsi que de certaines facultés de sciences de l’éducation des UPR, selon les données du MENFP.
Intervenant sur ce file, Dominique Modeste, porte-parole des étudiants stagiaires de l’ENS, a déclaré dans les médias que « le ministère de l’Éducation nationale est devenu une mère qui mange ses propres enfants », tout en dénonçant le ministre Augustin Antoine qui refuserait, selon ses propos, de les nommer avec « deux chaires », alors que plusieurs centaines de lettres de nomination d’enseignants ont été récemment signés par le PM Alix Didier Fils-Aimé. Pour certains étudiants, il s’agit d’une politique de favoritisme, où le mérite et la formation passent après le clientélisme et les preparations politiques.
Plusieurs milliers de jeunes, incluant les stagiaires, ont organisé une marche pacifique le jeudi 18 août à Delmas 83, devant les locaux du ministère de l’Éducation, pour réclamer justice pour Zamy Wanderson. « La jeunesse n’acceptera plus de payer de son sang l’inaction et l’incompétence des adultes », scandaient les manifestants.
Tout en renouvelant ses condoléances à la famille de Wanderson, le MENFP a souligné dans une observe de presse, ce vendredi 22 août, que les 15 brokers en poste ainsi que leurs armes de service ont été remis aux autorités judiciaires et policières, dans l’attente des conclusions de l’enquête ouverte, afin que toute la lumière soit faite sur ce drame.
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