Le dernier rapport du Département d’État américain décrit une année marquée par la violence des gangs, des exécutions extrajudiciaires et des atteintes aux libertés fondamentales.
Le rapport 2024 sur les droits humains en Haïti, publié par le Département d’État des États-Unis, dresse un tableau sombre d’un pays en proie à une dégradation profonde de la sécurité et au recul des libertés civiles. L’incapacité de l’État à protéger sa inhabitants face à la montée en puissance des gangs armés a entraîné une augmentation alarmante des violations graves des droits humains.
Parmi les faits signalés figurent des exécutions arbitraires, la torture, des détentions prolongées sans procès, des restrictions à la liberté d’expression, ainsi que des cas de travail forcé et de violences sexuelles. Le gouvernement haïtien est accusé de ne pas avoir pris de mesures crédibles pour enquêter et sanctionner les responsables, y compris des brokers de l’État.
Les violences des gangs ont atteint des niveaux inédits, notamment dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, causant des milliers de morts et de blessés. Selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), 3 884 personnes ont été tuées ou blessées entre janvier et juin 2024, avec une hausse de 53 % des violences par rapport au trimestre précédent. Les attaques ciblées, y compris des massacres, des mutilations et des violences sexuelles de masse, servent à semer la terreur.
Le phénomène des exécutions sommaires, souvent perpétrées dans le cadre des actions dites bwa kale, inquiète particulièrement. Des policiers ont été accusés de livrer des suspects à des foules en colère pour les lyncher. Un incident particulièrement choquant s’est produit en novembre, lorsque des brokers ont permis à une foule d’extraire trois blessés d’une ambulance de Médecins Sans Frontières, menant à l’exécution de deux d’entre eux.
La liberté de la presse, garantie par la Structure, a été sérieusement compromise. Les journalistes, menacés par les gangs, sont contraints à l’autocensure, à l’exil ou à l’abandon de leur occupation. Les menaces touchent également les défenseurs des droits humains, magistrats et policiers, ainsi que leurs familles.
Le rapport pointe également les failles dans le respect des droits du travail, les circumstances précaires dans le secteur manufacturier et l’absence d’utility efficient des normes de sécurité et de santé au travail. Par ailleurs, la crise sécuritaire a accentué la vulnérabilité des femmes et des enfants, avec au moins 4 000 cas de violences sexuelles rapportés entre janvier et octobre, souvent commis en plein jour et en toute impunité.
Le doc souligne que l’impunité reste l’un des plus grands obstacles à la safety des droits humains en Haïti. L’incapacité de l’État à rétablir l’ordre et à appliquer la loi alimente un cercle vicieux de violence et de méfiance envers les establishments publiques, plongeant le pays dans une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.
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