Nayib Bukele pourra rester au pouvoir à vie grâce à une réforme constitutionnelle


Sous l’impulsion du parti présidentiel, le Parlement salvadorien a adopté une réforme constitutionnelle autorisant la réélection illimitée de Nayib Bukele.

Le Parlement salvadorien, largement acquis à la trigger du président Nayib Bukele, a approuvé le jeudi 31 juillet une réforme constitutionnelle controversée qui supprime la limite du nombre de mandats présidentiels. Adoptée dans l’urgence et sans débat approfondi, cette décision ouvre la voie à une réélection illimitée de l’actuel chef de l’État, considéré comme un proche allié de Donald Trump.

Le texte, soutenu par 57 députés pro-Bukele sur 60, prévoit également l’abolition du second tour de scrutin et l’allongement du mandat présidentiel de cinq à six ans. La réforme a été ratifiée lors d’une session nocturne, sous les feux d’artifice tirés depuis le centre de la capitale, comme pour célébrer une victoire politique majeure.

Au pouvoir depuis 2019 et réélu triomphalement en juin 2024 avec 85 % des voix, Bukele s’était déjà affranchi des restrictions constitutionnelles grâce à une décision favorable de la Cour suprême, composée de magistrats proches du pouvoir. Cette nouvelle réforme constitutionnelle vient entériner ce glissement vers une présidence sans fin.

Selon le texte adopté, le mandat actuel du président se terminera en 2027, deux ans plus tôt que prévu, lui permettant de se représenter « sans réserves » pour un nouveau mandat.

« C’est très easy, peuple salvadorien. Vous seuls pourrez décider jusqu’à quand vous soutiendrez votre président », a déclaré la députée Ana Figueroa, proche de Bukele, en présentant ce qu’elle a qualifié de projet « historique ».

Mais l’opposition, presque absente du Parlement, dénonce un coup de drive institutionnel. « Aujourd’hui, la démocratie est morte au Salvador. Ils ont laissé tomber les masques », a lancé la députée Marcela Villatoro, dénonçant une manœuvre cynique, engagée alors que le pays débute une semaine de congés d’été.

Nayib Bukele, 44 ans, jouit toujours d’une immense popularité grâce à sa guerre implacable contre les « maras », les gangs violents qui ont longtemps semé la terreur dans le pays. Son état d’exception en vigueur depuis trois ans a permis l’arrestation de près de 87 000 personnes, dont des milliers d’innocents selon plusieurs ONG, et plus de 430 décès en jail ont été recensés.

En parallèle, Bukele a consolidé ses liens avec Donald Trump en accueillant dans sa méga-prison, le Cecot, 252 Vénézuéliens expulsés par les autorités américaines.

Mais derrière cette picture de fermeté, les voix critiques se multiplient. Les ONG de défense des droits humains, les journalistes et les activistes dénoncent une dérive autoritaire de plus en plus marquée. Beaucoup ont dû fuir le pays face à la répression.

« Ils suivent la même voie que le Venezuela », alerte Juanita Goebertus, directrice de Human Rights Watch, sur X. « Cela start par un chief qui utilise sa popularité pour concentrer le pouvoir, et cela se termine par une dictature. »

Nayib Bukele pourra rester au pouvoir à vie grâce à une réforme constitutionnelle

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Le taux de référence calculé par la BRH pour ce jeudi 31 juillet 2025 est de 130,90 HTG pour 1 USD





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