Le ministre Augustin Antoine consolide la réforme initiée par Nesmy Manigat


Examens de 9ème AF: Le ministre Augustin Antoine consolide la réforme initiée par Nesmy Manigat

Contrairement à l’année précédente marquée par un recul, le nouveau titulaire du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), Augustin Antoine, a décidé d’appliquer pleinement la décision ministérielle du 14 juin 2023, initiée par son prédécesseur Nesmy Manigat, qui vise à poursuivre la transformation de l’école haïtienne à travers l’introduction de quatre nouvelles matières et la revalorisation du créole haïtien.

Dans l’horaire des examens officiels de la 9ème AF communiqué à la presse, le MENFP a réintroduit les quatre nouvelles disciplines: Éducation à la Technologie et aux Activités Productives (ETAP), Éducation à la citoyenneté (EC), Éducation Esthétique et Artistique (EEA), Éducation Physique et Sportive (EPS) avec des coefficients attribués dans les barèmes d’évaluation. En parallèle, le créole haïtien, langue maternelle de la majorité des élèves, est rehaussé à 300 factors, au même titre que le français.

En effet, lors de son set up le 12 juin 2024, le ministre Antoine avait déclaré qu’il s’appuierait sur des initiatives de son prédécesseur pour renforcer le système éducatif, saluant notamment la digitalisation des inscriptions et résultats des examens officiels. Toutefois, une semaine plus tard, soit le 20 juin, ces matières avaient été mises en pause à travers un communiqué qui avait suscité certains remous.

Le nouveau ministre avait justifié le retrait provisoire de la décision de son prédécesseur par le retard dans la distribution des modules et guides de pilotage et des difficultés dans le processus d’apprentissage pendant l’année académique 2023-2024, en raison des perturbations scolaires exacerbées par la violence des gangs. Le MENFP avait également souligné que certains directeurs d’école avaient sollicité ce report d’une année.

Cette décision marque un tournant décisif dans la mise en œuvre de la réforme initiée par le ministre Joseph C Bernard en 1982, interrompue et reprise avec plusieurs variantes et ajouts par le ministre Nesmy Manigat depuis 2014 avec les fameuses 12 mesures. Aujourd’hui, l’enseignement-apprentissage de la langue maternelle se fait jusqu’aux examens de baccalauréat et ces quatre nouvelles matières deviennent obligatoires jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire dans le plan d’étude, incluant les examens officiels.

Sur le réseau social X (anciennement Twitter), Nesmy Manigat a salué la décision de son successeur. « Mwen salye kouraj Minis Antoine Augustin ki fè kontiniite desizyon 14 jen 2023 yo ki mete lang, kilti, edikasyon sivik, aktivite pwodiksyon, teknoloji, espò nan wonn sant nouvo lekòl Ayiti a », a-t-il écrit dans un message repris sur les réseaux.

Cette réforme vise à faire de l’école haïtienne un espace de formation holistique, où l’élève apprend non seulement à lire et à écrire, mais aussi à collaborer, réfléchir, créer et produire, dans un monde marqué par l’intelligence artificielle, la complexité numérique, les enjeux de citoyennete, climatiques et identitaires avait indiqué l’ex-Ministre Manigat dans un article publié par le World Partnership for Training, où il occupe le poste de Président du comité des funds et risques. Mais joint par notre rédaction, l’ancien ministre a expliqué que l’éducation haïtienne ne doit plus être un lieu de copy d’un élitisme déconnecté, mais un levier de transformation pour toute une génération qui ne veut plus réciter par cœur sans comprendre, mais réfléchir, analyser et agir.

Après des années de tâtonnements et de ruptures politiques dans le secteur éducatif, la décision du ministre Augustin Antoine est vue comme un geste de continuité institutionnelle, essentiel pour garantir une réforme sturdy et crédible. Au troisième jour des examens qui prendront fin ce jeudi 3 juillet, aucun dérapage majeur n’a été souligné. Le dernier jour sera consacré aux épreuves de mathématiques, d’éducation esthétique et artistique et d’espagnol.

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