Le Parti EDE interpelle les autorités américaines sur la récente interdiction d’entrée visant les Haïtiens.
Dans une correspondance adressée au Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, le Parti « Les Engagés pour le Développement » (EDE) exprime sa profonde préoccupation face à la récente décision américaine d’interdire l’entrée sur son territoire aux ressortissants de douze pays, dont Haïti, à compter du 9 juin prochain.
Tout en saluant les efforts de l’administration américaine dans la lutte contre le banditisme armé en Haïti — notamment à travers la désignation des groupes « Viv Ansanm » et « Gran Grif » comme organisations terroristes — EDE déplore une mesure migratoire « injuste » et « pénalisante » pour les citoyens haïtiens respectueux des lois.
Dans cette lettre cosignée par Claude Joseph, président du Conseil stratégique, le parti rappelle que des milliers d’Haïtiens se rendent aux États-Unis pour des motifs familiaux, médicaux, académiques ou professionnels légitimes. Selon EDE, l’utility uniforme de cette mesure, sans distinction de profil ni de contexte, risque non seulement de compromettre les droits fondamentaux de ces individus, mais aussi de renforcer les réseaux clandestins de migration illégale.
« Cette mesure ne fait pas de distinction entre les individus en scenario régulière et ceux fuyant des situations extrêmes », souligne le parti, qui appelle à « un encadrement plus souple » de la politique migratoire américaine vis-à-vis d’Haïti.
Revenant sur les causes structurelles de l’exode haïtien, la lettre évoque les lourds héritages historiques qui pèsent encore sur le pays. Parmi ceux-ci, EDE mentionne la dette de l’indépendance imposée à Haïti en 1825 par la France, et dont les conséquences continuent de freiner le développement économique et social du pays. Le parti appelle ainsi à une prise de conscience des puissances occidentales et plaide pour une politique migratoire plus équitable et respectueuse de la dignité humaine.
« Si cette saignée n’avait pas eu lieu, notre nation serait aujourd’hui en mesure d’offrir à sa inhabitants un avenir décent sur son propre sol », affirme la lettre, insistant sur le fait que les taux élevés de dépassement de visas observés ces dernières années reflètent avant tout « une détresse », et non une volonté de contourner les règles.
Dans son plaidoyer, le Parti EDE rappelle également les liens historiques entre Haïti et les États-Unis, notamment à travers l’affect décisive de la Révolution haïtienne sur la vente de la Louisiane à l’Amérique en 1803. Une contribution qui, selon le parti, devrait inciter à bâtir des ponts de coopération plutôt que des barrières migratoires.
EDE renouvelle son appel à des relations bilatérales solides, fondées sur le respect mutuel, la justice historique et la solidarité. Il exhorte Washington à réviser cette mesure « dans l’intérêt commun des deux peuples ».
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