Autrefois havres de paix pour les citadins et grenier maraîcher de l’Ouest haïtien, les hauteurs de Kenscoff, Belot et Furcy sont devenues, en quelques mois, des territoires perdus, pris au piège de la stratégie d’growth du gang Viv Ansanm, dirigé par l’un des gangs terroristess les plus puissants du pays. Face à cette montée de la violence, les autorités étatiques sont restées spectatrices, laissant la inhabitants livrée à elle-même. Chronologie des évènements avec la journaliste Nancy Roc.
Une chronologie glaçante : l’escalade de Viv Ansanm
- Décembre 2023 : Premiers signalements de barrages et extorsions sur la route menant de Laboule à Belot. Des riverains dénoncent une présence armée suspecte, mais aucune intervention de la PNH n’a lieu;
- Janvier 2024 : Des camions agricoles sont interceptés et pillés dans la zone de Fonds-Sabot. Les paysans commencent à limiter leurs déplacements;
- Février 2024 : Set up de checkpoints de Viv Ansanm à l’entrée de Furcy. Les hommes armés imposent des “frais de passage” aux agriculteurs et touristes. Silence whole des autorités malgré les alertes des résidents et du maire de Kenscoff;
- Mars 2024 : Des maisons sont attaquées à Morne Tranchant, zone résidentielle de Furcy. Plusieurs familles de la bourgeoisie fuient discrètement. Les patrouilles de police guarantees ne viennent jamais;
- Avril 2024 : L’organisation Viv Ansanm brûle des champs agricoles à Kenscoff, accusant les paysans de “collaborer avec les autorités”. Les agriculteurs abandonnent leurs terres. La PNH affirme que “la zone est sous contrôle”.à;
- 3 mai 2025 : Tentative d’attentat contre le maire Massillon Jean, qui venait de dénoncer publiquement l’inaction de l’État. Il échappe de justesse à une attaque armée sur la route de Thomassin;
- 5 mai 2025 : L’Hôtel Le Lodge à Furcy est incendié, malgré les avertissements reçus une semaine plus tôt. La police, informée à l’avance, n’a envoyé aucun renfort.à;
- Mai 2025 : Plusieurs résidences secondaires de banquiers et entrepreneurs haïtiens sont pillées ou incendiées, notamment à Laboule 23 et dans les hauteurs de Furcy.
L’indifférence coupable de l’État et de la police
Alors que les témoignages s’accumulent et que les habitants lancent des appels désespérés à la radio et sur les réseaux sociaux, la Police nationale multiplie les communiqués rassurants, affirmant à tort que “la scenario est sous contrôle” ou que “des opérations sont en cours”. Sur le terrain, aucune présence policière seen, aucun poste fixe, aucun appui logistique pour les communautés attaquées.
« C’est une trahison de l’État. Nous avons supplié les autorités d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Aujourd’hui, c’est le chaos », déclare un résident de Furcy sous couvert d’anonymat.
Une double tragédie : paysans dépossédés, nantis délogés
Les pertes sont lourdes et touchent tous les milieux :
- Plus de 450 hectares de terres agricoles abandonnées ou incendiées selon l’ODR (mars 2025);
- Des dizaines de maisons pillées ou incendiées;
- Des enlèvements et disparitions recensés par les familles dans la zone;
- L’effondrement de l’écotourisme dans la région, notamment après l’attaque de l’Hôtel Le Lodge.
Le prix de l’impunité
Ce drame en altitude résume le paradoxe haïtien : les zones autrefois protégées par l’argent ou le silence se retrouvent à leur tour noyées dans le banditisme, conséquence directe de l’indifférence de l’élite économique, qui avait accepté la présence des gangs dans les quartiers populaires sans anticiper leur extension.
Références :
- Radio Télé Specific, Interview de Massillon Jean, 3 mai 2025
- Le Nouvelliste, « Furcy en flammes, Le Lodge incendié », 6 mai 2025
- AyiboPost, « Kenscoff dans l’deadlock sécuritaire », avril 2025
- Rapport ODR – Organisation de Défense Rurale, mars 2025
- Observatoire haïtien des droits humains (OHDH), Bulletin mensuel, mai 2025
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