2025, l’Amérique et les Caraïbes en état d’urgence climatique


Alors que la planète fait face à une escalade des désastres environnementaux, les Amériques et les Caraïbes paient un lourd tribut. Le rapport publié le 13 mai 2025 par l’Inside Displacement Monitoring Centre (IDMC) [i]révèle qu’en 2024, plus de 9,6 tens of millions de personnes ont été déplacées par des catastrophes naturelles dans le monde. Et l’Amérique latine, avec les Antilles, figurent parmi les régions les plus durement frappées, notamment par des tempêtes, des Incendies et des tornades. Résumé du rapport par la journaliste, Nancy Roc.

 Haïti, République dominicaine, Jamaïque : des îles à bout de souffle

En Haïti, la saison cyclonique 2024 a eu des effets dévastateurs. L’ouragan Beryl, classé catégorie 4, a forcé plus de 78 000 personnes à fuir dans le Grand Sud, provoquant la destruction totale ou partielle de près de 35 000 habitations (supply : GRID 2024 – IDMC). Dans certaines zones comme Les Cayes et Port-Salut, les réfugiés climatiques s’entassaient dans des abris improvisés, sans accès régulier à l’eau, à la nourriture ou aux soins.

La République dominicaine voisine a enregistré quant à elle plus de 55 000 déplacés internes, notamment à trigger des inondations provoquées par des pluies torrentielles en novembre 2024, selon la Defensa Civil Dominicana.

En Jamaïque, l’érosion côtière et la montée des eaux ont rendu inhabitables plusieurs communautés de pêcheurs dans les paroisses de St. Mary et Portland, provoquant l’exode discret mais massif de centaines de familles.

Sécheresse en Amazonie : Plus de 420 000 enfants durement frappés

Plus de 420 000 enfants avaient été exposés, selon l’UNICEF[ii], à des circumstances critiques de sécheresse et de pénurie d’eau dans les régions amazoniennes du Brésil, de la Colombie et du Pérou. Cette crise climatique sans précédent, ayant commencé l’an dernier, avait entraîné une chute historique du niveau des rivières, compromettant l’accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins et à l’éducation dans les zones rurales et autochtones.

Les conséquences avaient été particulièrement graves dans la région amazonienne brésilienne, où plus de 1 700 écoles et 760 centres de santé avaient suspendu leurs activités. Dans certaines communautés, la moitié des enfants avaient dû abandonner l’école faute de moyens de transport fluvial.

En Colombie, la scenario s’était aggravée avec une baisse de plus de 80 % du niveau des cours d’eau. Cela avait limité l’approvisionnement en eau et en vivres, tout en provoquant la fermeture de plus de 130 écoles. Les enfants avaient alors été exposés à un risque accru d’exploitation par des groupes armés, et à une recrudescence de maladies respiratoires, de diarrhées, de paludisme et de malnutrition aiguë.

« L’Amazonie, essentielle pour l’équilibre écologique mondial, était en prepare de s’effondrer sous nos yeux, menaçant directement la survie des enfants », avait alerté Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF. « Protéger cet écosystème, c’est protéger les générations présentes et futures. »[iii]

Mexique, États-Unis: la répétition des extrêmes

Le Mexique n’est pas en reste : entre les tempêtes tropicales, les sécheresses au nord et les incendies au sud, plus de 380 000 Mexicains ont dû quitter leur domicile pour des raisons environnementales l’an dernier (supply : GRID 2024).[iv]

Aux États-Unis, les ouragans Idalia et Harold ont dévasté le Texas et la Floride, causant des dégâts matériels estimés à plus de 25 milliards de {dollars} et générant environ 1 million de déplacés climatiques temporaires, selon la FEMA et le Centre nationwide des ouragans (NOAA).

Un avertissement international, des options locales ?

Selon le rapport « Risques interconnectés 2025 » publié par l’Université des Nations Unies (UNU-EHS), ces catastrophes naturelles ne sont pas de simples fatalités. Elles sont la conséquence directe d’un système de développement déconnecté des écosystèmes, de la mauvaise gestion des déchets, de la déforestation large et du manque d’anticipation climatique.

Le rapport appelle à une transformation structurelle autour de cinq leviers: repenser nos valeurs, réduire les inégalités de responsabilité, se reconnecter à la nature, planifier à lengthy terme et agir localement.

Fuir ou repenser le futur?

Avec plus de 1,3 million de déplacés climatiques estimés en 2024-2025 rien que pour les Amériques, l’exil environnemental n’est plus un phénomène du futur. Il est là, maintenant et bien current. Les gouvernements, souvent dépassés, peinent à suivre, tandis que les communautés locales, les ONG et certains mouvements écologistes caribéens se mobilisent pour une adaptation résiliente.

Mais sans volonté politique régionale forte et sans justice climatique globale, les îles des Caraïbes et les peuples d’Amérique latine continueront d’être les premières victimes d’une crise qu’ils ont peu contribué à créer.

2025, l’Amérique et les Caraïbes en état d’urgence climatique

Illustration IA par Nancy Roc

Nancy Roc, 19 mai 2025

 Références :

  1. ReliefWeb. Résumé du rapport mondial sur le déplacement interne 2025.
    → https://reliefweb.int/report/world/resume-rapport-mondial-sur-le-deplacement-interne-2025
  2. UNU-EHS. Rapport Risques interconnectés 2025.
    https://cartonumerique.blogspot.com/2025/04/risques-interconnectes-de-catastrophe.html
  3. UNICEF, Région amazonienne: plus de 420 000 enfants affectés par la sécheresse, 7 novembre 2024.
  1. 2024 World Report on Inside Displacement (GRID)

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