De Pie X à François, les cardinaux élisent généralement le Souverain pontife en moins de huit scrutins et en quelques jours seulement
Les cardinaux sont réunis depuis le 7 mai dans la chapelle Sixtine pour désigner le successeur du pape François, décédé le lundi 21 avril 2025. Cette procédure, longtemps sujette à d’interminables débats, s’est considérablement accélérée au fil du temps. Si l’histoire a connu des conclaves particulièrement longs comme celui de Viterbe au XIIIe siècle, qui s’est étiré sur trois ans, les pratiques contemporaines tendent vers une plus grande efficacité. Depuis le début du XXe siècle, aucun conclave n’a excédé quatre jours.
Les statistiques révèlent une tendance secure : en moyenne, huit excursions de scrutin suffisent pour désigner un nouveau pontife. En suivant cette logique, la traditionnelle fumée blanche pourrait apparaître dès demain vendredi 9 mai.
Le conclave de 1903, qui aboutit à l’élection de Pie X, reste le plus lengthy de l’ère moderne. Il fut marqué par l’intervention politique : l’empereur François-Joseph d’Autriche opposa son veto à l’élection du cardinal Rampolla, obligeant les cardinaux à revoir leur choix. Une pratique que le nouveau pape s’empressa d’abolir l’année suivante.
Certains conclaves se sont révélés particulièrement ardus. En 1922, l’élection de Pie XI nécessita 14 excursions étalés sur quatre jours. À l’inverse, d’autres furent d’une rapidité surprenante : en 1939, les cardinaux élurent Pie XII en une seule journée, après seulement trois scrutins. Une efficacité que certains expliquent par le climat politique tendu à la veille de la Seconde Guerre mondiale, et la volonté de maintenir une certaine continuité.
D’autres exemples illustrent cette dynamique. L’élection de Benoît XV en 1914 se déroula en trois jours malgré dix scrutins, tandis que celle de Jean XXIII en 1958 prit trois jours également. Paul VI fut élu en six excursions, et Jean-Paul Ier en seulement quatre. Jean-Paul II, quant à lui, accéda au trône de Saint Pierre après huit scrutins, devenant l’un des papes les plus marquants du siècle.
Plus récemment, le conclave de 2005 désigna Benoît XVI en deux jours et quatre excursions. En 2013, Jorge Mario Bergoglio devint François au cinquième scrutin.
L’histoire récente démontre que, si les débats peuvent être intenses, les conclaves actuels allient custom et pragmatisme, évitant les blocages interminables du passé.