Entre janvier et mars 2025, les violences ont fait 1 617 morts et 580 blessés en Haïti, selon un rapport alarmant des Nations unies.
Le premier trimestre de l’année 2025 a été marqué par une recrudescence dramatique des violences en Haïti. Selon un rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), au moins 1 617 personnes ont été tuées et 580 autres blessées dans un contexte de terreur imposée par les gangs armés, des groupes d’autodéfense et lors d’opérations policières.
La capitale et ses environs restent l’épicentre de cette hécatombe. Des quartiers entiers comme Delmas, Carrefour-Feuilles, Tabarre ou encore Kenscoff ont été le théâtre d’attaques sanglantes, entraînant des déplacements massifs de inhabitants. Plus d’un million de personnes sont désormais des déplacées internes, une hausse de 48 % par rapport à septembre 2024.
Les violences sexuelles sont également en forte augmentation, avec 319 incidents recensés et 333 survivantes, dont plusieurs enfants. Les principaux gangs impliqués dans ces atrocités incluent 400 Mawozo, Grand Ravine, Canaan et Village de Dieu.
Les forces de l’ordre ne sont pas épargnées par les critiques. Le rapport fait état de 65 exécutions extrajudiciaires présumées, dont 50 imputées à des brokers de la Police nationale et 15 au commissaire du gouvernement de Miragoâne. L’utilization excessif de la power a également coûté la vie à au moins 76 civils lors d’opérations à Cité Soleil.
Le rapport souligne par ailleurs une baisse des enlèvements (161 cas), mais met en garde contre l’essor d’autres activités criminelles comme l’extorsion et le trafic d’armes.
Face à cette crise, les Nations unies appellent la communauté internationale à maintenir Haïti au centre de ses priorités, notamment en accélérant le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), tout en respectant les normes en matière de droits humains.
Malgré l’adoption de réformes judiciaires, l’impunité demeure la règle. Aucune avancée notable n’a été observée dans les enquêtes sur les massacres passés ou sur les violences récentes. Le système carcéral reste saturé, avec des situations de détention qualifiées d’inhumaines ayant causé la mort de 25 détenus en trois mois.
L’ampleur de la crise actuelle interpelle et met à nu l’effondrement des establishments étatiques, appelant une réponse urgente, coordonnée et sturdy.
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