De Jacmel à Bordeaux, en passant par New York, le sculpteur haïtien marque son époque avec des œuvres qui célèbrent la mémoire et l’héritage des grandes figures historiques.
La ville de Jacmel, haut lieu de la tradition haïtienne, a été le théâtre d’un événement marquant le mercredi 22 janvier 2025. L’artiste sculpteur Woodly Caymitte, connu sous le nom de Filipo, y a inauguré deux bustes emblématiques représentant Alexandre Pétion et Simón Bolívar. Ces œuvres, dévoilées par le président du Conseil présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, et son homologue colombien, Gustavo Petro, témoignent de l’significance de l’artwork dans la préservation de la mémoire collective et des liens historiques entre Haïti et la Colombie. Dans une interview accordée à Juno7, l’artiste haïtien a parlé de son parcours académique, sa ardour pour la sculpture, ses réalisations ainsi que son expérience qu’il prend plaisir à transmettre aux plus jeunes.
Caymitte Woodly découvre sa ardour pour l’artwork en 2010, dans un contexte marqué par le séisme qui bouleverse Haïti. Un an plus tard, il intègre l’École Nationale des Arts (ENARTS), où il se spécialise dans les arts plastiques. Sous la route de plusieurs maîtres tels que Ludovic Booz et Philippe Dodard, il affine sa approach et obtient son diplôme en 2015. Son apprentissage ne s’arrête pas là : il poursuit sa formation à la Fonderie des Cyclopes en France et à l’Université des Arts de Cuba, développant une maîtrise approfondie du travail du bronze et des methods modernes de sculpture.
Aujourd’hui professeur à l’ENARTS, Filipo partage son savoir avec la nouvelle génération, tout en continuant de créer des œuvres d’envergure qui transcendent le easy facet esthétique pour devenir des témoignages de l’histoire et des luttes des peuples noirs.
“Mon milieu me connaît comme une référence. (…) Ce n’est pas toute la société, automobile il y a beaucoup qui sont dans le domaine de la corruption et des intrigues contre des gens qui n’offrent rien à la société.
Je trouve de l’significance chez les gens, mais surtout chez ceux qui connaissent l’artwork et qui ont une faiblesse pour l’artwork”, a-t-il lâché.
Un artiste engagé dans la transmission et la mémoire
Le expertise de Filipo s’illustre à travers des sculptures majeures qui trouvent leur place aussi bien en Haïti qu’à l’worldwide. En 2019, il réalise la statue de Modeste Testas, une esclave du XVIIIe siècle, inaugurée à Bordeaux. Cette œuvre de 1,7 mètre en bronze invite à une réflexion sur l’histoire de l’esclavage et ses répercussions contemporaines.
En 2024, il dévoile à La Rochelle la statue « Clarisse, esclave nourrice », représentant une femme allaitant un enfant blanc, tandis que son propre fils, à ses pieds, implore son consideration. Cette sculpture poignante illustre les réalités complexes de la servitude et des rapports humains dans le contexte colonial.
Filipo a également réalisé des bustes de figures emblématiques telles que George Floyd, exposé au MoCADA Museum de New York, ainsi que Jean-Jacques Dessalines et Henri Christophe, dont les effigies trônent désormais au salon diplomatique de l’ambassade d’Haïti à Washington, D.C.
Un engagement profond pour l’éducation artistique
Au-delà de ses réalisations monumentales, Filipo met son artwork au service des jeunes générations. Dans des quartiers reculés de Port-au-Prince, il anime des ateliers où il initie des enfants âgés de 3 à 18 ans à la sculpture. Ces classes ne sont pas de simples formations methods, mais de véritables espaces d’expression et d’émancipation artistique pour une jeunesse souvent confrontée à des défis sociaux et économiques. “J’ai un travail que je fais avec beaucoup de jeunes enfants de 3, 4 ans jusqu’à 18 ans. C’est celui d’apporter l’artwork à eux dans des zones reculées, surtout à Port-au-Prince”, a-t-il déclaré.
Le travail de Filipo est salué aussi bien en Haïti qu’à l’étranger. À Jacmel, ses récentes sculptures ont été accueillies avec enthousiasme, les présidents Leslie Voltaire et Gustavo Petro ont félicité son œuvre. Le ministre de la Tradition, Patrick Michel, a également reconnu la valeur de son travail et son influence sur le rayonnement de l’artwork haïtien. “Les deux présidents ont félicité mon travail, le ministre de la Tradition, M. Patrick Delatour, m’a également félicité pour ce travail. À Jacmel, ils aiment ce travail”, a-t-il rappelé.
Filipo a récemment été honoré par la route de la vie étudiante de l’Université d’État d’Haïti (UEH) pour son engagement et ses contributions au monde culturel, tant en Haïti qu’à l’étranger. Exprimant sa gratitude sur sa web page Fb, il a déclaré : « Merci pour cet honneur et cette reconnaissance. Chaque marque d’appréciation renforce ma fierté et ma détermination. Je suis heureux de voir que mon pays start à percevoir la profondeur de cette âme qui s’exprime à travers mon travail. Je ne suis pas seulement l’avenir de mon pays, je suis son présent, pleinement engagé. »
Avec un parcours marqué par la ardour, l’engagement et la transmission, Filipo s’impose comme l’un des sculpteurs les plus influents de sa génération. Pour lui, chaque nouvelle création est une opportunité d’écrire une web page d’histoire, de rendre hommage aux figures qui ont marqué le passé et d’inspirer les générations futures.
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