Un Mondial du centenaire inédit sur trois continents et une édition saoudienne controversée.
La Fédération internationale de soccer (Fifa) a officialisé ce mercredi 11 décembre 2023 l’attribution des Coupes du monde 2030 et 2034. Entre une organisation éclatée sur trois continents pour célébrer le centenaire du Mondial et une édition en Arabie saoudite qui suscite la polémique, ces choix renforcent les débats sur la gouvernance de l’occasion du soccer et son obsession du gigantisme.
Un « Mondial du centenaire » éclaté sur trois continents
L’édition 2030, surnommée le « Mondial du centenaire », sera la plus atypique de l’histoire. Organisée principalement en Espagne, au Portugal et au Maroc, elle inclura également trois rencontres en Uruguay, en Argentine et au Paraguay, en hommage à la première Coupe du monde en 1930. Ce format inédit implique six pays hôtes, 104 matchs et des déplacements transcontinentaux qui posent de sérieuses questions d’ordre environnemental, organisationnel et sportif.
Ce choix, justifié comme un clin d’œil symbolique, intervient dans un contexte où la Fifa privilégie le « toujours plus », avec un nombre croissant d’équipes (48 dès 2026) et un calendrier de plus en plus chargé. La décision, prise après session des 211 fédérations membres, reflète également une volonté de satisfaire plusieurs confédérations simultanément, quitte à susciter des critiques.
2034 : l’Arabie saoudite, un choix sans shock mais controversé
Si l’attribution du Mondial 2030 suscite des interrogations pratiques, celle de 2034 soulève des critiques d’ordre éthique. Le processus de sélection s’est révélé expéditif, ne laissant que 27 jours pour soumettre une candidature. L’Arabie saoudite, seule en lice après le retrait de l’Australie, a ainsi été choisie sans concurrence, alimentant les accusations de manipulation en coulisses.
Des voix critiques, comme celle de Lise Klaveness, présidente de la Fédération norvégienne, dénoncent un processus opaque et une négligence des directives sur les droits de l’homme, augmentant les risques de violations dans un pays déjà controversé sur ce sujet.
L’Arabie saoudite promet toutefois un Mondial « pharaonique » et « le plus grand de l’histoire ». Comme pour le Qatar en 2022, les situations climatiques pourraient contraindre à une organisation en hiver, posant des défis logistiques similaires.
Ces attributions confirment la stratégie de la FIFA : privilégier les grands projets, même au prix de controverses. Cependant, les critiques sur l’influence environnemental, les violations potentielles des droits humains et l’opacité des décisions ternissent l’picture d’une establishment déjà accusée de privilégier ses intérêts financiers.
À lire aussi :
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé fait sa déclaration de patrimoine : un acte en faveur de la transparence